La soirée d’hier … Les Japonais me réservent encore plein de surprises.

Publié le par orobas

Bon pour commencer ce n'est pas la soirée d'hier, mais une de la semaine dernière.
Ensuite je vais la faire en plusieurs épisodes vu que j'ai décidé de tout raconter. Je pense que ça peut être intéressant quand même du fait que dans cette petite série va je vais essayer de décrire au mieux la manière dont certain Japonais font la fête.

 
Ramens legumes
envoyé par biquette_au_japon

Hier soir je suis allé avec un ami français dans un petit restaurant à ramen. En fait nous devions y aller la veille, mais en arrivant le restaurant était plein. Il faut commencer par le commencement, à savoir comment j'ai connu ce restaurant. En fait je passais souvent devant à vélo et je me disais à chaque fois que je devrais y manger au moins une fois. En fait ce n'est pas un restaurant ordinaire. D'un point de vue extérieur cela ressemble plus à une roulotte de sdf qu'à un restaurant. La grande bâche jaune qui sert à isoler les clients du froid semble avoir été récupérée sur un vieux camion de la poste. Seule la petite lanterne sur laquelle on peut lire « ramen » se trouvant sur la façade indique qu'il s'agit d'un restaurant. L'emplacement n'est pas anodin non plus, il se trouve précisément sous un pont, ce qui renforce l'idée d'endroit isolé pas franchement accueillant. L'intérieur maintenant, il est composé d'une grande table unique avec quatre trous en son centre pour accueillir les quatre gamelles où la nourriture cuit. Pour ceux qui connaissent Marseille, je ne suis pas qu'on puisse trouver un kebab qui donne une aussi forte impression de misère même sur la Cannebière. Par contre, ça ne donne pas la sensation d'être sale. Mais la seule chose qui nous rassure et nous permet de manger sereinement la dedans est que l'on se trouve au Japon et que l'on se dit que les Japonais sont des gens consciencieux. J'aimerais vraiment inviter un inspecteur de l'hygiène française histoire de voir combien de temps il résiste avant de foutre le feu à l'ensemble. Enfin bon revenons à la soirée en elle-même. D'habitude quand je passe le soir à vélo devant le restaurant, il est vide ou presque. Ce soir-là il y a quatre Japonais ayant pour la plupart fini de manger et en train de boire un verre ensemble. Forcement l'entrée de deux gajins dans ce lieu typiquement japonais se remarque, de toute façon l'entrée de n'importe qui se remarque, s'il y a neuf places plus celle du cuistot c'est un miracle. Mais bon disons que l'attention se porte quand même beaucoup sur nous, je pense même être le premier Européen à être entré dans ce restaurant. Nous commandons donc à manger (bon ça c'est banal dans un restaurant je sais) et nous assistons à la préparation des ramens devant nous, ça non plus cela n'a rien d'exceptionnel, mais il faut quand même avouer que de voir la préparation du repas devant nos yeux a un petit côté rassurant. Surtout que c'est plutôt joli à voir.


Nous commençons à discuter avec les quatre autres clients, enfin du moins nous faisons plusieurs tentatives, en effet comme tout bon Japonais ils ne parlent pas l'anglais, sauf la seule Japonaise du groupe qui arrive à sortir quelques semblants de phrases. Pour donner une idée, son anglais n'est guère meilleur que mon japonais (qui en fait n'est pas si pourris que cela, même si je suis encore bien incapable de faire des phrases convenables). Heureusement mon ami a un petit livre avec un dictionnaire français japonais à la fin, ce qui a beaucoup facilité les échanges, mon vocabulaire étant encore très pauvre. Une description rapide de nos quatre compères. Deux salarymans, une Japonaise qui est en fait la femme de l'un d'eux et un homme que l'on ne trouverait jamais dans un endroit pareil en France, il est le président d'une grosse société ainsi que le président du Lyon's club de Tokyo, ses vêtements tranchent clairement avec le reste du décor. S'ensuit une discussion d'une étonnante banalité entre gens qui ne se comprennent pas, je vous en épargne donc les détails. Environ une heure après notre arrivés nous faisons comprendre à nos compagnons de la soirée que nous allons partir. Le PDG nous dit alors qu'il va réglé la note pour nous. Donc pour être bien clair une personne que je connais depuis une heure nous invite au restaurant juste pour être sympa. Bon forcement nous acceptons et en retour nous proposons de payer la tournée de bière, de Nihon-shu ou de shoshu selon les désires de chacun. Là, notre bienfaiteur (oui je sais, il m'en faut peu, mais moi, vous m'offrez à bouffer et je deviens votre meilleur ami ...) refuse et dit que c'est lui qui va nous payer une tournée ... forcement je commence à râler (dans un Japonais incompréhensible comme on peut s'en douter) que non on veut offrir un coup à boire pour remercier etc. Accompagnant le geste à la parole je sors mon portefeuille pour montrer que malgré mon statut d'étudiant je ne suis pas trop pauvre (les étudiants japonais ne sont en général pas bien riche, ils n'ont pas de bourse ici), je devais avoir 25 000¥ soit environ 150euros. Notez que cela cela n'a rien d'exceptionnel ici vu que l'on paye tout en cash. Là, il fait de même et me sort au moins 20 billet de 1 man sachant que 1 man vaut 10 000¥. Cet homme avait donc dans son portefeuille entre 1200 et 1500euros et il me les montre comme si de rien n'était, n'ayant aucune crainte qu'il puisse me prendre l'envie de les lui prendre.

Voilà petite pause. Ici un point très important qui fait que j'aime beaucoup ce pays. La confiance, j'en ai déjà parlé il y a quelques jours dans le billet sur le scooter, en voici donc un nouvel exemple. Un homme d'affaire exhibe en toute confiance dans un endroit ne respirant pas la richesse une somme en cash équivalente à un mois de salaire moyens des convives. Jamais je ne me baladerais avec une somme pareille en France et si un jour je devais j'éviterais d'aller dans un restaurant de quartier pour montrer à tous ma richesse. Ici c'est normal. Autre point que j'aime beaucoup, c'est la simple présence dans ce lieu à l'aspect pourtant pauvre de cet homme qui a sans aucun doute les moyens de se payer tous les soirs un bon restaurant de Tokyo, mais qui préfère la chaleur simple de ce petit boui-boui. Et ceux sans cacher le moins du monde sa condition d'homme du monde.

Bon je vais stopper le roman fleuve pour aujourd'hui. Le prochain épisode : le karaoké avec les Japonais ...

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
J
Attention Yoann, tu vas bientôt montrer à tous ta rolex et vouloir travailler plus pour gagner plus :)
Répondre
O
<br /> Allons John, tu sais bien que je n'imiterai jamais  ton idole ...<br /> <br /> <br />
L
surprenant,et en meme temps tellement japonais. <br /> est ce que le fait que tu soit un "gaijin"a joué dans la réaction de ce gars ? a ton avis ?
Répondre
O
<br /> Je pense que le fait d'etre un Gajin a forcement joue.<br /> Maintenant je ne serais pas surpris que le mec paye regulierement un coup a ses amis.<br /> <br /> <br />